Le projet d’une diplômée du programme de gestion portuaire de la CNUCED permet d’économiser de l’eau douce en Malaisie

Un système de collecte des eaux de pluie proposé par Rabiah Nadir aide le port de Johor à économiser de l’eau douce, à réduire les risques d’inondation et à contribuer aux objectifs globaux.

CNUCED/Mika Jouhki | Rabiah Nadir dans le port de las Palmas, en Espagne, où elle a présenté les résultats du projet lors de la Semaine de la gestion portuaire 2022 de la CNUCED.

Un nouveau système de collecte des eaux de pluie installé dans le port de Johor, dans le sud de la Malaisie, permet d’économiser jusqu’à 10 millions de litres d’eau douce chaque année.

Le système installé en 2020 a été proposé par Rabiah Nadir dans une étude de cas qu’elle a élaborée dans le cadre du programme de gestion portuaire TrainForTrade de la CNUCED.

L’un des modules de la formation portant sur la manière dont les ports peuvent réduire leur empreinte écologique a conduit Mme Nadir à se concentrer sur l’utilisation de l’eau dans l’étude de cas finale qu’elle a présentée aux cadres supérieurs afin d’obtenir le diplôme du programme.

« Je voulais aider le port à réduire sa consommation d’eau douce », explique Mme Nadir, gestionnaire immobilière du port, le plus grand terminal d’huile de palme du monde.

La Malaisie bénéficie de précipitations abondantes, de l’ordre de 3 000 millimètres par an en moyenne, mais les écosystèmes d’eau douce de cette nation d’Asie du Sud-Est sont menacés par une urbanisation et une croissance démographique rapides, ainsi que par la pollution et la dégradation de l’environnement.

Avant de s’inscrire au programme de formation, Mme Nadir avait rejoint le département de gestion des installations du port, qui est responsable de l’aménagement paysager, du nettoyage et de l’embellissement du port. Elle a remarqué que le port utilisait environ 2 millions de litres d’eau douce par an pour l’irrigation des espaces verts et le nettoyage des entrepôts, des routes et des bureaux du port.

Mme Nadir a identifié un système de collecte des eaux de pluie comme une alternative durable et rentable. Son étude a permis d’identifier trois emplacements appropriés dans le port – en termes de sûreté et de sécurité – et d’estimer les coûts d’installation et le retour sur investissement attendu.

Le système apporte un bon retour sur investissement

Après la présentation de Mme Nadir, le port a installé le système de collecte des eaux de pluie entre 2019 et 2020. Il fournit désormais jusqu’à 10 millions de litres d’eau de pluie chaque année, soit suffisamment pour remplir quatre piscines olympiques.

Comme le système fournit plus qu’assez d’eau de pluie pour les activités d’irrigation et de nettoyage, le reste peut être utilisé pour d’autres travaux et infrastructures qui ne nécessitent pas d’eau douce, comme la plomberie et les bouches d’incendie.

En deux ans seulement, l’argent économisé sur l’eau a déjà remboursé les 86 000 dollars investis dans l’installation du système, selon les autorités portuaires.

Le projet permet également d’économiser de l’eau douce pour la communauté locale, ce qui est particulièrement important pendant l’été, lorsque les précipitations sont moins abondantes. Et en réduisant la quantité d’eau de pluie qui s’écoule dans le système de drainage du port, il contribue à diminuer le risque d’inondation pendant la saison des pluies.

Il s’agit également d’un exemple concret de la façon dont les ports peuvent contribuer aux actions nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU – dans ce cas, les objectifs visant à garantir l’accès de tous à des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement (ODD 6) et à lutter contre les changements climatiques et ses répercussions (ODD 13).

© Rabiah Nadir | Les réservoirs de collecte des eaux de pluie installés.
© Rabiah Nadir | Un schéma du système de collecte des eaux de pluie qui a été installé dans le port.

Plus de 7 000 professionnels du secteur portuaire certifiés

Mme Nadir est l’une des plus de 7 000 professionnels du secteur portuaire de niveaux intermédiaire et supérieur de plus de 140 pays que le programme de gestion portuaire TrainForTrade de la CNUCED a formés et certifiés depuis 1996. Plus de 30 % d’entre eux sont des femmes.

« Ces personnes formées font une grande différence dans la façon dont leurs ports sont gérés », déclare Mark Assaf, responsable du programme TRAINFORTRADE de la CNUCED.

« Le programme de formation les encourage à identifier et à traiter les problèmes de leur communauté portuaire, et en tant que décideurs, à prendre des mesures pour accroître l’efficacité, la durabilité et la performance portuaires. »

Plus: https://unctad.org/news/project-unctad-port-programme-graduate-saves-fresh-water-malaysia

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